Paris
France
Patchwork des Noms Français depuis 1 Décembre 1989
inconnu
Le patchwork des noms, retour à l'origine des Solidays

Le principe du Patchwork des Noms, hommage aux disparus victimes du virus, a été repris aux Solidays. Décliné en exposition et en temps spirituel, c'est surtout l'occasion d'une pause et d'un retour à la base du combat.

Qu'est ce que le Patchwork des Noms ?

Le Patchwork des Noms est une association inspirée par sa grande sœur américaine, Names Project créée en 1980 à San Francisco, en réaction à l'absence de rituel spirituel adapté aux malades, notamment les homosexuels. L'association a été créée en France par Aides en 1989. Elle propose aux proches de la personne décédée, la réalisation d'un patchwork représentatif, afin de matérialiser le deuil, l'amour, le respect, la vie de cette personne. Une cérémonie est proposée en France depuis 1992.

Les étapes de confection du panneau accompagnent le deuil. Chaque panneau en tissu mesure 1.80m sur 0.90m et comporte au minimum le prénom de la personne concernée. Les proches peuvent prendre le temps qu'ils veulent pour représenter l'être aimé.

Lorsque le patchwork est achevé, la remise à l'association est un moment important, puisque symbolique de la séparation. Une lettre est jointe, donnant l'opportunité de s'exprimer, de laisser à l'écriture les émotions et les impressions. Ensuite le panneau rejoint sept autres panneaux pour créer un carré : le Quilt, mesurant alors 3.60m sur 3.60m.

Quels sont les objectifs et la symbolique du Patchwork des Noms ?

Un des objectifs est de refuser l'anonymat des statistiques : « nommer, c'est faire advenir à l'existence ». Contrairement aux Etats-Unis, la version française et européenne ne prône pas de revendication politique. L'autre volonté est de perpétuer le principe du rituel.

Encadrés par l'Eglise jusque dans les années 1960, ils se sont transformés dans les années 1970 pour s'individualiser progressivement. Le Patchwork des Noms tente de s'inscrire dans un processus d'individualisation et en même temps dans une dimension collective.

« La symbolique du Quilt est issue de la culture américaine. Elle remonte à l'origine de la création des Etats-Unis, alors que les pèlerins dans leur pauvreté, réutilisaient les restes de tissus pour fabriquer des couvertures. Cette création symbolise en faite la ténacité, la rigueur morale, etc. En se réappropriant un symbole reconnu par l'ensemble de la nation américaine, le Quilt réintègre la communauté gay dans une société qui la nie ». (explication affichée au sein de l'exposition)

Quelle présence aux Solidays ?

Pour ne pas oublier pourquoi les festivaliers sont là, et pourquoi les Solidays existent, un espace consacré « Le Patchwork des Noms - Exposition contre l'oubli » rend hommage à certains malades et concrétise l'étape ultime de la maladie.

Plus intensément, un temps spirituel, laïc, est proposé durant une heure, le dimanche a 17h. A ce moment là, tout le festival s'arrête, les concerts, animations et conférences laissent place au recueillement, au respect. Pas toujours évident dans une ambiance festive, mais au fur et à mesure, cela prend.

Des volontaires, bénévoles d'associations de lutte contre le Sida, les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, prennent place dans la foule devant la scène Paris, la plus grande de l'hippodrome pour déployer les Patchworks au rythme des noms cités. Bruno Pascal Chevalier, Président de l'association, Antoine De Caunes Président d'honneur des Solidays, ou Ibrahima Ba de l'association Bokk Yakaar, basée au Sénégal, ont tour à tour pris le micro, représentant la lutte contre la maladie, et immortalisant le départ des malades.

 

20 Juillet 2010
Bruno Pascal Chevalier, Paris